Un été masqué

“Studi & Schizzi. Dessiner la figure en Italie 1450-1700”
Siemen Dijkstra. “À bois perdu” Anna Metz. eaux-fortes
Fondation Custodia du 15 février au 6 septembre 2020
hôtel Lévis-Mirepoix 121 rue de Lille à Paris
“Fuji, pays de neige” du 15 juillet au 12 octobre 2020
Musée Guimet Paris

En cette fin d’été masqué, trois magnifiques expositions à découvrir à Paris,  à la fondation Custodia jusqu’au 6 septembre et au musée Guimet jusqu’au 12 octobre 2020.

Siemen Dijkstra : «Un virtuose du bois perdu »

Trois estampes de Siemen Dijkstra (Cl. Guy Braun, autorisation f. Custodia)

Nous étions partis pour voir l’exposition « dessiner la figure en Italie », et nous sommes tombés en arrêt devant les œuvres de Siemen Dijkstra (né en 1968). Ce graveur des Pays-bas (on ne dit plus hollandais même pour Rembrandt..) offre une série de paysages d’une richesse de couleurs et de précision qui sont, chacune, de véritables tours de force. A partir de ses dessins et aquarelles, il restitue, comme pour en préserver l’intégrité du lieu, des gravures où l’œil se réjouit de l’harmonie des couleurs et est déconcerté par la richesse des détails. On songe aux aquarelles de Anders Zorn ou à certains tableaux de Caspar David Friedrich, mais en bois perdu !

 

L’exposition permet de voir une plaque, du moins ce qu’il en reste, ainsi que les différentes étapes imprimées. On découvre aussi des carnets de dessins et, dans la dernière salle, une vidéo où l’artiste nous explique sa démarche ainsi que sa technique.
(On peut voir sur le site de la fondation des reproductions ainsi que la vidéo de Siemen Dijkstra. https://www.fondationcustodia.fr/Expositions)

Anna Metz, eaux-fortes

Le travail d’Anna Metz (née en 1939) est plus touchant. Des œuvres plus anciennes aux paysages d’arbres enneigés, on perçoit, lorsque l’on voit les plaques si profondément mordues par l’acide, une paradoxale fragilité. Cette approche lui permet de jouer à la fois sur les couleurs et sur le gaufrage du papier par un savant décalage d’un deuxième passage sous la presse. On y trouve aussi l’usage plus classique du Chine collé.

“Branches hivernales” (2009) d’Anna Metz
(Cl. Guy Braun, autorisation f. Custodia)

La Fondation Custodia est un lieu très agréable où l’on peut s’attarder devant les œuvres sans avoir à supporter les dialogues de salon de thé d’autres visiteurs.
Enfin, cette confrontation (volontaire ?) de deux époques souligne à quel point la figure humaine semble avoir déserté l’univers de ces graveurs contemporains.

Fuji, pays de neige

Les gravures autour du thème du mont Fuji offrent un univers plein d’animation. On y retrouve les grands noms de l’estampe japonaise, Hokusai, Hiroshige, Utamaro et bien d’autres. C’est, certes, une autre technique de gravure sur bois à plusieurs planches, et le paysage reste là aussi le sujet principal. Toutefois, l’homme et la nature ne sont pas distincts, les deux s’accordent pour rendre grâce au monde tel qui est.
(https://www.guimet.fr/event/fuji-pays-de-neige/)

Hiroshigue Oi, une des 69 stations du Kisokaïdo
(Cl. Guy Braun, autorisation m. Guimet)

Guy Braun