Salon d’automne 2017

Pénétrer dans la section gravure est un vrai plaisir : elle est à la fois grande, cinq espaces bien délimités, et homogènes, chaque œuvre y a trouvé sa place sans nuire à sa voisine. L’ensemble crée une atmosphère de travail, de passion, d’intimité aussi. Et pourtant, ils ont été quatre-vingt onze artistes invités par des organisateurs dévoués, Caude-Jean Darmon en premier lieu, qu’il nous faut remercier.

Jean Lodge, “near the top, Frost” 2017

Impossible de citer tous les artistes mais en voici juste un trop modeste aperçu. Tout d’abord la lauréate du Salon d’automne de l’année dernière, Charlotte Massip, plusieurs fois nominée pour le prix GRAViX, dont nous aimons les figures, « disséqués », étranges et grandes femmes mythiques. Avec comme thème récurrent, les étranges transformations des corps, les greffes inattendues, les détails accumulés, et, dessinant sans le dire, des sortes d’autoportraits décalés mais toujours émouvants. Usant de techniques mixtes eau-forte, photogravure, vernis mou et rehaut d’aquarelle À voir et revoir dans une prochaine exposition : “États d’âme encrés”, église Saint-Rémi, 4 rue Jouannet, à Bordeaux, du 13 au 25 décembre 2017. Nous avons aussi beaucoup aimé le mystérieux portrait de Jean Lodge.

France Dumas, “Michèle chez Arte”,
eau-forte, aquatinte, 2015, 32 cm x 20 cm

Comme la scène d’atelier de France Dumas, entre réalisme, précision et poésie, la délicatesse des abstractions de Brigitte Pazot et la rigueur sans faille de l’écriture géométrique d’Isabel Mouttet. Évoquons aussi l’œuvre, très forte, de Pascal Hemery,  l’émouvante et impressionnante estampe de Safet Zec sur le thème de l’étreinte et la poétique interprétation de Sylvie Abélanet de “La quête des oiseaux” à partir d’un texte du poète soufi du XII° siècle : Farid od-Dîn Attar.

Isabel Mouttet, “Mémoires II, III, IV”, triptyque, burin, 50 cm x 100 cm

Christine Moissinac