Les estampes de J Dann

Les estampes de J Dann, « du classique au numérique »
du 4 mai au 5 juin 2017
« Maison des arts »
3, Place du Parvis Charroux (85250)

Un parcours artistique

Jeudi soir 4 mai 2017, J Dann a inauguré sa nouvelle exposition sur les estampes du classique au numérique, avec un public nombreux, et surtout intéressé. Beaucoup de questions ont été posées à l’artiste sur les différentes techniques utilisées et, comme à chaque vernissage, J Dann a su recevoir les visiteurs avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité.

J Dann explique les techniques au public, avec la passion qui l’habite, en montrant aussi bien le travail des différentes plaques que le travail de l’impression (elle a une petite presse qui lui permet de montrer son savoir-faire).

J Dann a commencé la gravure à Limoges dans l’atelier de Radmilla Dapic où elle a appris les techniques : eau-forte, aquatinte, vernis mou, et la collagraphie qui lui a ouvert un univers de liberté et de couleur. Elle a voulu aller plus loin et, lors d’une exposition à Lorient, elle rencontre Joël Roche et découvre avec lui le burin, la pointe sèche et la manière noire qu’elle apprécie énormément.

Par besoin de nature, de calme et de paix, J Dann à ouvert, en mai 2016, un atelier-galerie à Charroux (86250) dans ce village chargé d’histoire où se trouve la tour Charlemagne de l’une des plus puissantes abbayes bénédictines : abbaye Saint-Sauveur construite et remaniée du VII° au XI° siècle.

J Dann est une artiste hyperactive, une chercheuse infatigable qui ne s’engage jamais sur une seule voie. Le dessin et l’écriture ont toujours fait partie intégrante de sa vie. Musicienne de formation, un grave accident de moto remet en cause ses perspectives et tout naturellement elle se dirige vers les arts plastiques. Une formation classique lui ouvre la porte de l’abstrait qu’elle exprime par la peinture, la calligraphie et surtout la gravure.

J. Dann, Vague’ment, manière noire

Des estampes lyriques

Les estampes de J Dann sont lyriques ; elles font référence à cet élan intérieur capable de provoquer une émotion par les lignes, les courbes, les formes, les reliefs en laissant un espace de liberté quant à l’interprétation que chacun choisira de privilégier. L’artiste explore différentes techniques pour arpenter toujours plus d’espaces de création. Après avoir délaissé l’eau-forte, trop irritante pour ses yeux, elle utilise d’avantage la collagraphie.
Le point de départ est une matrice destinée à être imprimée en creux ou en relief qu’elle fabrique en créant des dénivellations et des collages de matériaux divers sur métal, carton, lino, plastique… Elle insère le motif qu’elle dessine sur la plaque à l’envers, creuse et nivelle à différentes profondeurs puis applique à la main l’encre qu’elle mélange généralement sous plusieurs teintes avant de créer une impression.
La palette chatoyante et vibrante rouge, jaune, bleue nous rappelle que J Dann est une artiste débordante de vie, d’une lumineuse maturité artistique.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la 5° Fête de l’Estampe  qui concerne prés de 200 communes dont Charroux grâce à J Dann.
J Dann participe depuis 2011 à Art en Capital en section gravure aux Artistes Français (dont elle est sociétaire) dont elle a obtenu la médaille de bronze en 2012.

Son atelier-galerie est ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 19h ou sur rendez-vous au 06 81 57 89 42.
Pour en savoir plus

Faustine Alibert

Agathe May

exposition Agathe May
Palais de l’Institut de France
Salle Comtesse de Caen, 27 quai de Conti 75006 PARIS
www.academie-des-beaux-arts.fr
11 mai – 11 juin 2017
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Entrée libre

Prix Mario Avati

Agathe May est la lauréate de la quatrième édition du Prix Mario Avati – Académie des beaux-arts (destiné à couronner des graveurs confirmés dans les arts de l’estampe), décerné en octobre 2016. Un des avantages de ce prix est constitué par une exposition personnelle dans la spacieuse salle Comtesse de Caen.
La plupart des pièces présentées sont très spectaculaires. Certains thèmes à la mode, comme la manière négligente avec laquelle nous traitons notre environnement (Après nous le déluge, La boîte de Pandore) attirent évidemment notre regard pensif, mais même les estampes qui (une bonne partie de l’exposition) traitent de sujets plus intimes (portraits de la fille de l’artiste, de son mari, de ses amis), atteignent à une certaine universalité par la puissance de leur exécution.

Dans l’exposition Agathe May, 12 mai 2017 (Cl. Michel Nguyen)

Taille d’épargne expressive

Il ne s’agit ici que de gravures en taille d’épargne, linogravure et surtout bois, imprimées manuellement, en couleurs le plus souvent, chaque tirage étant apparemment unique, plusieurs estampes pouvant être découpées, assemblées, collées et superposées de manière à produire une ou des nouvelles images. Certains cartels portent la mention très chic et quelque peu obscure (on est tout de même à l’Académie) de « xylographie à encrage monotypique ». Mais ce n’est évidemment pas à ce vocabulaire-là qu’il faut s’attacher. Mieux vaut se laisser aller, comme on le devine chez la petite fille accompagnée d’un pigeon considérant l’immense volière (Haute et Basse-cour, 2012-2013) qui occupe presque tout le mur sud de la galerie, à un sentiment de surprise amusée.

Agathe May, Haute et Basse-cour, 260 x 245 cm, 2013-1014

En complément à cette magnifique présentation, on lira avec curiosité, dans le dernier numéro des Nouvelles de l’estampe (n° 258, printemps 2017, p. 32-41), « Agathe May ou le Monde en profondeur. Propos recueillis par Cécile Pocheau-Lesteven », où plusieurs estampes sont reproduites.

Maxime Préaud

Recettes estampées, tome II

L’estampe et Chaville

Cette commune de la banlieue ouest, sise entre la forêt de Meudon et celle de Fausses-Reposes, était plus connue dans les années cinquante-soixante du siècle passé, grâce à Pierre Destailles, par le muguet de sa chanson : défilé fleuri annuel, chars et fanfares ! Mais, comme le muguet des bois se faisait de plus en plus rare dans les alentours, cette notoriété printanière déclina et disparut.

Elle renaît aujourd’hui non pas par la grâce des petites clochettes parfumées mais par celle de l’atelier de gravure fondé en 1977 par le grand prix de Rome : Claude Bouscau, et continué depuis par André Bongibault qui l’anime maintenant et que soutient l’association : « Estampe de Chaville ».

Où mène la gastronomie !

Dans cet atelier, qui rassemble des apprentis artistes graveurs et des pointures confirmées, s’est établie au fil du temps une agréable coutume : chaque samedi, les membres de l’atelier partagent un repas où l’on déguste les plats concoctés et apportés par chacun. Cette convivialité est d’ailleurs fort répandue parmi les estampières et estampiers de France et de Navarre qui refusent rarement en ces occasions un hommage à la dive bouteille.

De cette tradition, bien établie et respectée attentivement à Chaville, est née l’idée de rassembler les recettes des mets délectables dont on se régale céans chaque samedi dans un livre dit d’artistes. Ce qui fut dit après boire fut fait. La règle fondatrice était des plus simples : chaque artiste était invité à proposer une recette originale ou pas, mais pas trop sérieuse, mijotée avec son illustration originale, gravée et estampée à feu vif et pressée sur une double page à l’italienne, comme la cuisine du même nom, ouverte de 25 à 50 centimètres sur un papier Hahnemühle de 300 grammes.

Recettes estampées I

Dans le premier tome de ce livre, figurèrent donc les meilleures recettes sélectionnées parmi les nombreuses propositions émanant des cuisines de l’atelier après dégustation des mets élaborés à partir de celles-ci. Le portfolio les reliant portait un titre bellement gravé et imprimé en bleu. Sorti des feux à 70 exemplaires numérotés, il s’ouvrait sur un premier service dont la cloche résonnait dans les couloirs du sleeping Nord-Paris-Méditerranée. On pouvait choisir sur la carte de ce tome I la simplicité succulente et coulante d’un œuf à la coque ou déguster avec gourmandise et lenteur une soupe cosmique ou bien poursuivre outre Méditerranée le voyage exotique avec un estampadon à la pékinoise.

Il va de soi que les soixante-dix convives attablés et alléchés terminèrent vite ce banquet, que le couvert fut rapidement desservi et le tirage, comme les serveurs, épuisé.

« Recettes estampées – tome II »  (Cl. Estampe de Chaville)

Recettes estampées, tome II

Devant un tel succès, l’atelier de Chaville décida de remettre le couvert mais, cette fois, sans sélection préalable, avec des maîtres queux volontaires. Onze artistes graveurs ont répondu à l’appel de nos appétits. L’estampe de Chaville propose ainsi le tome II de ces recettes estampées, toujours sur papier Hahnemühle mais avec un titre en rouge, toujours avec soixante-dix places, ouvertes maintenant pour un deuxième service qu’il ne faut pas rater avant l’arrivée en gare.

Confortablement installé, pour un menu gastronomique à 150 €, on pourra se faire péter la sous-ventrière avec dix plats. Sans s’abandonner à cette extrémité, pour le même prix, on pourra se contenter, d’une entrée : Escargot de Bourgogne à la Szenberg, d’un plat de résistance : Turbot croustillant sauce Grand Duc Dodon et d’un dessert : Tarte aux rares cerises bataves Van Der Veken. Le tout, bien entendu, mais non compris et en sus sur la carte des vins, accompagné d’un nectar idoine.

Le lancement de ce tome II de recettes estampées mais néanmoins typiquement chavilloises s’est fait, du 24 au 30 avril 2017, au siège de Manifestampe, adresse renommée et bien connue des gourmets, sise au 5 de la rue Pierre Sémard à Paris 9°.

« Escargot… tome II » (Cl. Estampe de Chaville)

Comme quelques cartes complètes ont été réservées à l’issue de ce premier voyage du tome II, un autre banquet champêtre est prévu à l’occasion de la Fête de l’estampe à Chaville, du 26 au 28 mai 2017, au 918 avenue Roger Salengro, de 14h à 19h, entrée libre.

Claude Bureau