Rédiger son catalogue raisonné

Au moment de la levée partielle du confinement, qui a sans doute été l’occasion d’effectuer quelques tris et rangements dans son fonds d’atelier, sa bibliothèque ou sa collection d’estampes, la rédaction republie bien volontiers cet écho qui pourra susciter un regain d’intérêt pour participer à la master-class “Catalogue”, animée par Maxime Préaud.

Le samedi 10 mars 2018, dans le cadre de son assemblée générale annuelle, Manifestampe a organisé une causerie-débat ouverte au public, intitulée “Rédiger son propre catalogue raisonné”. Devant près d’une centaine de personnes, Maxime Préaud, ancien conservateur au Département des estampes de la Bibliothèque nationale de France, président honoraire de Manifestampe depuis 2016, a offert aux adhérents et au public venu en curieux un beau moment de partage.… Pour lire la suite “Rédiger son catalogue raisonné”

Arrêt du 26 mai 1660

Quand il a fallu décider d’une date pour établir la première fête de l’estampe, sur le même modèle que celle de la musique, des moulins ou des voisins, le choix était délicat tant le calendrier pullulait de jours fériés et de commémorations. Le 26 mai s’imposa assez naturellement car il célébrait la date anniversaire de l’arrêt en conseil d’État de 1660, plus connu du monde stampassin sous le nom d’édit de Saint-Jean de Luz. Celui-ci exemptait les graveurs de l’assujettissement à une communauté de métiers et les considérait ainsi comme des artistes libéraux. Toutefois, le choix de cette date ne se voulait pas une simple commémoration d’un passé lointain mais bien plutôt celle de l’actualité d’un texte dont les termes conservaient une résonance profonde et vivante dans notre époque.… Pour lire la suite “Arrêt du 26 mai 1660”

Des caractères

Sans prétendre à être ceux de La Bruyère, les petits caractères imprimés, qui les font vivre typographiquement, composent un ménage avec l’estampe depuis son origine. Ils disent ainsi toute la consanguinité qui perdure entre le livre imprimé et l’estampe. Car, l’une et l’autre s’abreuvent à la même eau : le signe porteur du sens. Que ce signe soit des lettres, idéogrammes ou hiéroglyphes ou soit le graphe incisé d’une image.

Les caractères de l’écriture alphabétique, pour se cantonner au seul monde occidental, constituent souvent une part plus ou moins significative de l’image portée par l’estampe. Du monogramme d’Albrecht Dürer si semblable, tout anachronisme mis à part, à un tori japonais dans son élégance graphique, aux eaux-fortes de Jacques Callot avec les lettres de leur légende gravées dans la matrice, en capitales romaines ou en cursives calligraphiées, légende dont celle de sa dernière estampe représentant un banquet sous une treille, tracée par ses compagnons, est si émouvante : «La dernière planche gravée par le deffunt Callot, a laquelle l’eau forte n’a esté donnée quapres sa mort.»Pour lire la suite “Des caractères”