L’estampe à Chaville

X° Biennale d’estampes
Atrium de Chaville
925 avenue Roger Salengro
92370 Chaville
15 au 24 novembre 2019

L’atelier de gravure de Chaville, a été créé en 1977 dans le cadre de l’académie des Beaux-Arts de la ville, – action soutenue par la municipalité et son Maire, conseiller régional d’Île-de-France, Jean Levain -, précédant la création, en 1998, de l’association “Estampe de Chaville”, destinée à fédérer graveurs et amateurs d’art. Elle a été présidée successivement par Daniel Barth, Thomas Nenner, Jean Prince, France Tessier et Jean Benais.

Pour sa dixième édition, la Biennale de l’estampe de Chaville a mis l’accent sur André Bongibault, peintre-graveur, diplômé de l’École Estienne, professeur de gravure, initiateur et directeur de cet atelier, depuis sa création. Un artiste d’exception, qui mérite un tel hommage et qui a reçu près d’une douzaine de distinctions majeures, la plupart internationales, dont la dernière, nationale, lui fut décernée en 2016 par la Fondation Taylor : le Grand prix Léon-Georges Baudry. Ce jeudi 14 novembre 2019, pour l’inauguration de la biennale, c’est la fête à l’Atrium de Chaville, autour d’une belle assistance d’amateurs d’estampes et, bien sûr, de personnalités locales, dont le maire, Jean-Jacques Guillet, et de plusieurs adjoints : Hervé Lièvre, Annie Ré, Christophe Tampon-Lajariette et Hubert Panissal. Une présence qui montre, dans un discours élogieux du maire, un intérêt municipal marqué pour cette manifestation, évoquant la qualité des exposants mais aussi l’engagement de l’association dans la commune (expositions, stages, actions scolaires, etc.). À noter la présence d’autres personnalités voisines, comme le maire adjoint de Boulogne-Billancourt, Claude Rocher, et la conseillère d’Issy-les-Moulineaux, Marie Ecarot.

Pour ceux qui ne connaitraient pas André Bongibault, ce dont je doute, voici quelques lignes extraites d’un récent catalogue d’exposition : Cimaises 77 – “Les chants du signe”, où il exposa en juin 2019. « André Bongibault est un “peintre” des paysages intérieurs qu’il porte, riches de rencontres et d’apprentissage, collectés lors de voyages en Orient, d’Istanbul à Pékin, avec un séjour en Inde, terre de spiritualité. Tout ce vécu se retrouve dans son œuvre gravé.
Avec des outils les plus simples venant du passé : burins, pour inciser le trait ; grattoir et brunissoir, pour moduler la teinte née de l’alchimie de l’eau-forte, de l’aquatinte à la colophane ou au sucre,… et faire jaillir la clarté. Des “manières” dont il est guide et passeur du savoir à L’Estampe de Chaville. Son imaginaire s’exprime dans ce travail complexe, fruit d’un long cheminement méditatif, en harmonie de la pensée et du geste, et clé d’une expression vibratoire au sommet de l’art. Chaque œuvre est une symphonie graphique, wagnérienne, qui dramatise la musique des tailles, mais est virtuellement porteuse d’apaisement. Car au-delà de la force sensuelle et lyrique des éléments déchaînés, du vent tempétueux aux flots écumants, il y a la lumière, cette grande force vitale avec l’eau, dont la présence est promesse de renouveau…
L’aboutissement de l’œuvre, au terme de plusieurs mois de travail, est pour l’artiste source de cette sérénité. Il lui reste à partager son voyage inscrit dans le cuivre. Avec, sans doute déjà, chaque fois, les prémices d’une nouvelle aventure gravée. » (Clairis – mars 2019).

Les estampes d’André Bongibault
(Cl. Dominique Van der Veken)

L’accompagne pour cette biennale une superbe exposition des estampes ou des livres d’artiste des membres de l’atelier, d’hier et d’aujourd’hui, la plupart devenus d’une grande notoriété. Un total de 63 artistes et de près de 230 estampes exposés !  Un album est édité à l’occasion, témoin du talent et du travail des artistes passés par l’Estampe de Chaville.

Gérard Robin