Gravures de Shevek aux fenêtres (Cl. Manon Guy Rechimbeaud)
Du 27 avril au 1er juin 2025, une exposition d’art imprimé visible à tout moment depuis l’espace public a investi les fenêtres, les vitrines de boutiques inoccupées et les murs. Cosne-sur-Loire et Châteauneuf-val-de-Bargis ont accueillis sur leurs murs et leurs fenêtres les œuvres originales de nombreux artistes amateur et professionnels. Cette première est due à l’engagement et la détermination de deux associations castelneuviennes : Silex Ink et l’Attribut qui ont organisé avec brio « Les fenêtres qui parlent pendant la fête de l’estampe ». Elles ont également invité les habitants de ces deux communes à participer à cet événement en prêtant leurs fenêtres et leurs murs ou en créant des images lors d’ateliers ouverts à tous.
Nous avons donc pu découvrir avec grand plaisir l’art imprimé sous toutes ses formes en nous promenant dans les rues de nos communes. Des rencontres avec les artistes, deux visites guidées nous ont permis de profiter pleinement des installations et de découvrir les démarches des différents artistes. Les ateliers ouverts à tous nous ont également permis d’approcher avec émotion le processus de création, et les enfants de l’école de Châteauneuf n’ont pas été peu fiers de voir leurs œuvres collées sur les murs du village.
Ce musée à ciel ouvert a été ressenti comme une chance par les nombreux habitants qui n’ont pas hésités à s’y impliquer. Merci à tous, artistes, associations, publics pour votre investissement et pour la confiance donnée à notre ruralité quant à sa capacité à accueillir et à participer à un évènement artistique, culturel et festif de cette qualité.
Cora Texier devant sa vitrine pendant la visite guidée du vernissage
(Cl. Xavier Orssaud)
Visite de l’exposition aux fenêtres de Cosne-sur-Loire
Au-dessus de l’auto-école, nous pouvons voir des monotypes de Régina Blaim, représentant le portrait de trois personnages historiques de la ville. Quelques pas plus loin, des sérigraphies de Chrysav, puis, en tournant dans une petite rue, un magnifique diptyque en bois gravé de Marie-Clémentine Marès tout en hauteur, partageant l’univers de « la cabane de son fiston ».
Dans cette même ruelle, deux vitrines de boutiques inoccupées sont investies par des artistes invités : Patrick Pinon a recouvert les vitres d’une ancienne assurance de ses linogravures sur papier de soie colorés, invitant les passants à écouter « Le silence des oiseaux ». Puis, dans l’ancienne boutique de vêtements de l’angle de la rue, nous découvrons la vitrine de l’artiste québécoise Cassandre Boucher : une installation mêlant art imprimé et art textile.
En continuant son chemin, nous découvrons une gravure taille-douce de Jean-Marie Marrandin, puis des pochoirs très colorés de Corinne Scapin inspirés d’un pop-up réalisé par l’artiste il y a quelques années. À côté, les pochoirs d’Anne Penciolelli rappellent les recherches du design textile et des arts décoratifs : un travail de recherche de superposition de formes et de couleurs imprimé en motif sur du papier de boucher.
Quelques pas plus loin, aux fenêtres de l’étage de l’agence Orpi, les gravures sur bois d’Anita Ljung occupent toutes les vitres de ces impressions colorées.
En retournant vers le centre-ville, apparaissent quelques éléments du fonds d’archives de l’imprimerie Bourra, ancienne imprimerie du journal local « le Régional du Centre » qui partage pour l’occasion quelques caractères typographiques en bois, ainsi que les matrices d’une affiche datant de 1959 pour la promotion de l’aérodrome de Cosne.
En entrant dans la rue du Commerce, nous découvrons dans un premier temps les monotypes réalisés par les élèves de l’école de Donzy, avant de se laisser envahir par la délicatesse de la troisième vitrine occupée, cette fois-ci par l’artiste Cora Texier : une installation mêlant lithographie, céramique et éléments naturels récoltés au fil de ses promenades.
En continuant notre marche dans les rues de la ville, nous découvrons les sérigraphies de Violaine Fayolle : des oiseaux semi-imaginaire cherchant à regarder les passants à travers leurs fenêtres, puis des lithographies de Caroline Polikar et de O’d, des gravures taille-douce de Sophie Leloup, de Shevek et de Louise Gros accompagnées d’un texte de Lorette A. et des restitutions d’ateliers.
Patrick Pinon colle ses linogravures sur les murs du village
(Cl. Louise Gros)
Visite de l’exposition sur les murs de Châteauneuf-Val de Bargis
Les murs se sont transformés en musée pour la fête de l’estampe : des abeilles sont apparues sur le silo à grain, sur les murs de la bibliothèque et sur les portes du couple d’apiculteurs du village. Des baleines nagent sur le puits au milieu du parc et sur les murs de l’école. Des oiseaux volent et observent leurs proies sur les murs du salon de coiffure, de la boulangerie et dans la rue des Dames.
Les linogravures de Patrick Pinon, composées en fresque jouant sur la répétition des impressions et les couleurs des papiers, allient images et écritures sur les murs prêtés par la mairie et les habitants.
Sur les murs de la boulangerie, une linogravure de l’artiste côtoie celles des élèves de l’école de Châteauneuf-Val de Bargis. Lors d’un atelier destiné à s’approprier la démarche de Patrick Pinon, chaque élève a réalisé et imprimé une gravure, faisant collectivement un inventaire des oiseaux de la Nièvre en gravure sur bois.
Un autre atelier, ouvert à toutes et tous, a permis aux habitants de Châteauneuf et des alentours de créer des linogravures auprès de Patrick Pinon.
Lors de la visite guidée des collages, les gravures de l’atelier ont été encollées par l’artiste sur les murs du Petit Castel, la supérette au centre du village.
Maria Legrand
—