Compositions

Côté Christiane Vielle (Cl. M. Préaud)

Galerie Anaphora
13 rue Maître Albert 75005 PARIS
du 27 septembre au 22 octobre et du 8 au 19 novembre 2022
du mardi au samedi de 15h 30 à 19h 30

La galerie Anaphora, sous le titre générique de « Compositions », présente trois graveurs « abstraits » : Christiane Vielle, Erwin Heyn et Jim Monson. « Abstrait », cela veut dire que c’est à celui qui regarde de se débrouiller pour comprendre les subtilités de l’image qu’il a sous les yeux. Quand il y en a. Et il se trouve qu’il y en a parfois.

Christiane Vielle est depuis longtemps connue pour la rigueur de ses travaux en taille-douce, leur élégance aussi discrète qu’évidente, la finesse de ses relations noirs-blancs-gris. Techniquement impeccables sont ses jeux de vernis, ses empreintes, ses grattages, ses collages, et de temps à autre un aplat de couleur se mêle à ses impressions qu’elle réalise toujours elle-même. Avec ses illustrations du livre Pierres (1984), ici également présenté, elle aime à rappeler sa rencontre marquante avec Roger Caillois et avec son épouse. Elle se souvient aussi avec chaleur du peintre et graveur Abdallah Benanteur, à l’aise dans une presque abstraction lyrique proche de Monet et de Riopelle, plus coloriste que Christiane toutefois.

Erwin Heyn propose des œuvres bien différentes. Techniquement parlant, d’abord, puisqu’il travaille au burin dans le bois debout, et en couleurs. Mais on est en présence d’accumulations de motifs rigoureusement répétés, à la limite du papier peint en réduction et de la dominographie, sans ouverture, et sans que se laisse entrevoir une quelconque gestuelle.

Côté Erwin Heyn (Cl. M. Préaud)

Quant au troisième participant, Jim Monson, il propose des estampes obtenues en bois de fil et en couleurs, généralement en aplats, imprimées le plus souvent selon la méthode en puzzle mise au point par le Norvégien Edvard Munch il y a environ un siècle. Monson ne cache guère ses influences, comme celles de Kandinsky ou de Miró.

Côté Jim Monson (Cl. M. Préaud)

L’ensemble forme une manifestation à la fois spectaculaire par les œuvres proposées et intime par l’atmosphère de la galerie Anaphora, laquelle a le double mérite de présenter des œuvres contemporaines en dehors des banalités américaines dans un quartier de Paris encore un peu protégé de la fureur des édiles.

Maxime Préaud