Côté estampes « normales » (Cl. M. Préaud)
Exposition
Galerie Gallix
5 rue Pierre Sémard 75009 Paris
du 23 septembre au 2 octobre 2022
Tous les jours de 11h à 19h
Ipoustéguy (1920-2006) est principalement connu pour ses nombreuses et magnifiques sculptures. Mais cet esprit curieux, qui avait commencé par la peinture, s’est aussi intéressé à l’estampe.
Ainsi a-t-il produit un certain nombre d’estampes, que je qualifierais de « normales », généralement exécutées à l’eau-forte avec ou sans aquatinte, le plus souvent en noir-et-blanc mais parfois en couleurs. Un certain nombre figurent dans l’exposition proposée chez Gallix, venues des découvertes faites par la fille de l’artiste dans les cartons de son père.
Outre ces estampes « normales », on peut voir une série d’images qui ne le sont pas tout à fait, réalisées par Ipoustéguy dans les années 1980 à partir des végétaux de son jardin de Choisy-le-Roi. Comme le dit le communiqué de presse, il s’agit là d’un « vibrant herbier », d’un « saisissant mélange d’éléments organiques, de plantes séchées, d’aquarelle et d’encre ».
En réalité, il semble que l’artiste ait découvert, ou plus exactement redécouvert ce qu’il est convenu d’appeler les « impressions naturelles », c’est-à-dire des images produites directement à partir de la plante elle-même, plus ou moins séchée, partiellement recouverte d’encre et imprimée sur une feuille de papier en passant sous une presse, soit typographique, soit à taille-douce réglée à une pression pas trop forte. Ce procédé a été inventé dès le XVIe siècle. Je renvoie l’amateur au joli petit catalogue publié par la Bibliothèque nationale en 1993 : Botanica in originali : livres de botanique réalisés en impression naturelle du XVIe au XIXe siècles : exposition, 5 mai-12 juin 1993 (Bibliothèque nationale, Département des livres imprimés), présentée par Isabelle de Conihout, 35 p. : ill., couv. ill. ; 21 cm. Dans ce catalogue figure un des fleurons de cette technique, un gros volume contenant 412 images, conservé à la Réserve du Département des estampes de la BnF, sous la cote RESERVE JD-50-PET FOL, et accessible en ligne : [Plantes vivantes exprimées par le cylindre] / [fait à Florence par Zenobe Pacini pharmacien], vers 1520.
Côté « impression naturelle » (Cl. M. Préaud)
Double curiosité donc, impression naturelle et bizarrerie d’Ipoustéguy. Il y a aussi quelques belles sculptures. Attention, seulement jusqu’au 2 octobre !
Maxime Préaud