Estampe et sensations fortes

Difficile d’expliquer pourquoi et comment une œuvre artistique nous touche. Une Sulpicienne conquise par une estampe vendue en 2016, suite à l’annulation du festival « Arts en juin » par la crue du Loing, rencontre enfin sa créatrice. L’édition du festival « Arts en Juin » de 2016 avait été annulée par les inondations qui ont dévasté la ville. L’importante exposition d’estampes intitulée : “Cimaises 77 invite l’Estampe de Chaville”, avait alors donné lieu à un incroyable élan de solidarité, initié par le directeur artistique de l’atelier de Chaville, André Bongibault, les artistes invités, d’autres s’y ajoutant, ayant offert des œuvres afin que le produit de leur vente apporte de l’aide aux sinistrés.

Happée par une œuvre

La municipalité, en partenariat avec les organisateurs, Maïté et Gérard Robin, à la tête de l’association Art puissance 7 Events, organisa une vente de ces estampes en novembre 2016 lors de l’inauguration de la nouvelle salle des mariages et du conseil municipal, en présence de l’ex-ministre Juliette Méadel. La Sulpicienne Amina B., victime d’un double accident de la vie, avait alors été littéralement “happée” par une des œuvres exposées : “Arioso”, de l’artiste Ève Stein.

« Arioso » d’Ève Stein (Cl. Maïté Robin)

« J’ai entendu une musique »

« C’était comme un appel », confie-t-elle. « J’ai ressenti un dynamisme et entendu une musique ». Limitée dans ses mouvements en raison d’une perte d’autonomie, l’œuvre lui a inspiré mouvement et action. Dans un geste de solidarité, elle l’a acquise et a pu échanger au téléphone avec l’artiste, émue et touchée par ce ressenti. Ève Stein lui a confirmé sa passion pour la musique, qui alimente son imaginaire et son inspiration, et qui conduit son écriture picturale dans le graphisme et la couleur.

Trois ans plus tard

Ève Stein et Amina B. conversent (Cl. Laredj Djebar)

Trois ans plus tard, l’inauguration de la vingt-troisième édition du festival « Arts en juin » leur a donné l’opportunité, au travers du salon d’estampes : “Les Chants du Signe”, de faire connaissance. « Après votre œuvre, je vous rencontre, c’est un bonheur », lâchait Amina B… Au-delà du rappel des échanges qu’elles ont eu, le sensoriel a constitué l’essentiel de leurs discussions. L’artiste a été sensible de l’effet provoqué par son œuvre. Heureuse de voir qu‘à travers sa gravure, de l’émotion et des vibrations ont pu transiter et toucher Amina B. à ce point.

Laredj Djebar