Dans l’atelier

Dans l’atelier,
Éric Desmazières, graveur,
René Tazé, imprimeur,
Une collaboration artistique 1978-2018,
Galerie Documents
15 rue de l’Échaudé 75006 Paris
jusqu’au 6 avril 2019

« René dans son atelier »,
eau-forte, avec roulette, aquatinte, 29,8 x 26,7 cm, 1998
(Cl. Christine Moissinac)

Il est prétentieux de vouloir présenter Éric Desmazières en quelques lignes, car son travail, admirable de précision, de classicisme et de poésie silencieuse, est bien connu. Le pari de cette nouvelle exposition est de mettre en évidence la profondeur et la force du lien unissant l’artiste avec son imprimeur, René Tazé, maître en la matière, dont l’éthique professionnelle et la passion du métier appellent le respect et ont fait de lui le formateur respecté de générations de jeunes graveurs. Perspectives des trois différents ateliers, vues rapprochées des presses et des séchoirs d’estampes, les oeuvres constituent une sorte de déclinaison de ce qui fait la vie d’un atelier, de sa quotidienneté comme de son mystère.
Et, exceptionnellement, derrière sa presse e, René au travail !

Christine Moissinac

Lumière d’encre

Lumières d’encre de l’Asie à la France
Galerie l’Échiquier
16 rue de l’Échiquier 75010 Paris
janvier-février 2019

« Une douce lumière », 7 passages (Cl. Christine Moissinac)

Venue à la gravure par son implication dans l’équipe de restauration d’estampes et de dessins de la BnF, cette artiste a toujours fait preuve d’une capacité d’évolution remarquable. Il y a une quinzaine d’années, elle exposait ce qu’elle appelait des « dominteries », c’est-à-dire des papiers travaillés ou marbrés sur lesquels étaient imprimés des motifs parfois répétitifs. Entre pièces uniques et multiples. Après une belle exposition sur les fruits et légumes, on la retrouve maintenant rapportant de ses voyages, et en particulier de la Corée du Sud, son pays natal, des estampes parfois d’une grande douceur quand elle s’attache à un objet, plus souvent d’une énergique vigueur dans des vues urbaines.

« Nuit lumineuse à Séoul », 11 passages (Cl. Christine Moissinac)

Elle emploie la technique de la planche perdue, un exercice intellectuel et manuel d’une très grande complexité : il faut à l’orée d’un long processus prévoir avec précision l’ensemble de l’estampe à venir et chacun des motifs. Il faut parfois plus de 10 passages d’une même planche, à chaque fois retravaillée, ou plus exactement épurée, pour obtenir un résultat final conforme à son projet… Patience et longueur de temps appellent l’admiration !

Christine Moissinac